Kayleigh Lauredana Walker

Je suis venue au monde le 3 septembre 1990, vers 21 h 00 dans un hôpital de Détroit, au Michigan. Ma mère était tout juste âgé de seize ans, et mon père de dix-sept. La décision qu’ils prirent ce jour là ne fut sans doute pas la plus intelligente qu’ils aient un jour pris dans leurs vies … Ils m’abandonnèrent dans cet hôpital, fuyant ainsi toute responsabilité. On ne m’a jamais parlé d’eux. Surement que personne ne les connaissaient vraiment. J’étais seule, à peine née, fragile, j’avais besoin d’un père, et d’une mère et au lieu de ça je n’avais que les infirmières pour s’occuper de moi. Elles étaient certes gentilles, même si je ne m’en souviens pas, mais elles devaient s’occuper également d’autres enfants, et elle n’avait pas le temps pour moi. Pendant six longs mois elles s’occupèrent de la petite fille abandonnée que j’étais, chaque a tour de rôle. Mais six mois dans une vie c’est bien court. On me baptisa alors Kayleigh Laureda. Kayleigh en souvenir de l’infirmière qui était morte trois jours après ma naissance, Lauredana en remerciement à l’infirmière en chef.

Mais comme je le disais avant, six mois c’est court et ça passe bien vite. Ces six mois passés les infirmières n’eurent d’autre choix que de me mettre à l’orphelinat le plus proche, dans l’attente d’une potentielle adoption. Bien sûre, il ne faut pas rêver, ça ne marche pas comme ça ! Je dus attendre mes trois ans pour qu’une famille m’accueille chez elle. La famille Kellerman. Ils étaient tellement gentils avec moi. C’est à l’âge de trois ans que les souvenirs d’un enfant commencent à se construire, et des souvenirs de cette période je n’en manque pas. Vagues et flous, mais ils sont là ! Malheureusement ils durent déménagés car la mère de mon père adoptifs étaient tombée gravement malade. Comme je n’étais avec eux que depuis trois mois, ils se dirent que partirent pour Phoenix, un endroit aussi loin et à mon âge, que me faire changer encore une fois de vie n’aurait pas eu un effet bénéfique sur mon comportement. Ils me renvoyèrent à l’orphelinat. Je fus abandonné une seconde fois. J’en ai pleuré, des nuits, des jours, des semaines entières. Je refusais de me nourrir. Mais le temps à passer, les cicatrices de mon cœur se sont refermés, et j’ai commencé à vivre à nouveau. En même temps en avais-je vraiment le choix ?

Les années passèrent. Alors que j’étais âgée de sept ans, et que j’avais donc, par logique, passée quatre ans à l’orphelinat, on me trouva une nouvelle famille d’accueil. Les Johns. Mais je n’aimais pas ces gens, et je leurs faisaient la misère. Il faut dire qu’ils n’étaient pas vraiment des parents compréhensifs. Ils passaient leurs temps a travaillés, alors quitte a choisir entre des parents absents et l’orphelinat, je préférais la seconde option. Ce qui ne tarda pas puisque deux mois plus tard j’y retournais. A douze ans je passais dans ma dernière famille d’accueil. Dans un quartier malfamé, mais je vivais avec une dame très bien, une brave femme. Elle avait déjà un enfant, du même âge que moi. Très vite il m’entraina avec lui, dehors, avec les jeunes du quartier. On incendiait les voitures avec les plus grands, on cassait les vitres à coup de battes. Tout ça nous paressait normal puisque les grands, ceux qui devaient montrer l’exemple nous disaient que c’était comme ça qu’on se faisait respecter.

Madame Walker finit par trouver un homme dans sa vie. Il ne vit habité avec nous que deux ans après mon arrivé. Oh, les premiers jours il avait l’air si gentil. Il me prenait dans ses bras, me disait a quel point j’étais belle, gentille … Pour moi ce n’était qu’une preuve d’affection rien de plus. L’histoire commença par une caresse sur le bras, la main dans mes cheveux … Et très vite tout dérapa. Oh, je m’étais débattu. J’avais crié. Mais qui pouvait m’entendre ? Mon frère courrait les rues, ma mère travaillait. L’histoire se répéta plusieurs fois. Elle dura pendant un an avant que je n’ose en parler à ma mère. Mais lui disait que ce n’était pas vrai, que j’étais une ado perturbée. Oh, je l’avais mise très en colère ! Tant qu’il commença à me battre. Ce cauchemar dura trois ans. Un jour, alors que je tombais à genou devant lui a cause d’un énième coup qu’il m’avait mis, je commis l’irréparable. J’avais saisis un couteau, et l’avais poignardé. Bien sûre je ne voulais pas le tuer, mais le mal était fait. Je racontais mon histoire au flic qui m’interrogea. Je n’eus aucune peine de prison puisque c’était de la légitime défense. Mais madame Walker ne voulait pas d’une meurtrière chez elle. J’étais donc de nouveau seule. Je partis pour Los-Angeles, pour être le plus loin possible de mon ancienne famille. La seule chose que j’avais gardé d’eux c’étaient mon nom. Aucune photo, aucun souvenir …

Los-Angeles n’était certainement pas le lieu approprié pour moi. Là-bas la racaille ne manquait pas. Très vite, je rencontrais un garçon, et je tombais sous son charme. Problème ? C’était un dealer. Voilà ce que devint ma vie après ça. Je fréquentais un dealer, et je me droguais pour oublier tout ce qu’il c’était passer dans ma vie. Notre histoire n’a duré que six mois. Après ça, il m’a laissé tomber parce que je refusais de couché avec lui. Ah … si il avait su ! Mais je n’avais pas assez confiance pour le lui dire.

Aujourd’hui, j’ai fait une cure de désintoxication. C’était ça ou la prison. J’essaye de retourner sur le droit chemin. Ce n’est pas toujours facile mais je m’accroche. Ai-je vraiment le choix ? Je fais ce que je peux pour m’intégrer. Évidement ce n’est pas facile puisque je me méfie de tout ce qui m’entourent. Mais j’essaye de me faire des amis. Je viens d’emménager une nouvelle fois à Los-Angeles et l'avenir nous dira ce que deviendra ma vie!»